Ce texte vous est proposé par Claudine Vigneau, que vous connaissez probablement. Elle est très attachée aux points d’eau de Buzy et plus généralement au patrimoine de notre belle vallée d’Ossau. Elle poursuit un travail de mémoire sur la commune et ses environs. Elle est aussi l’initiatrice du groupe public Facebook Buzy-En-Béarn que vous pouvez visiter ici (https://www.facebook.com/groups/110096359225/)
Bonne lecture !
Ces quelques lignes se veulent, simplement, une invitation pour découvrir ou redécouvrir ces témoins
de notre histoire. Même s’ils ne sont plus utilisés depuis les années 1970, la commune de Buzy et de
nombreuses autres, partout en France, ont fait le choix de les conserver, souvent même de les
restaurer, sous l’impulsion d’associations méritantes qui œuvrent pour leur restauration.
Les valeureux bénévoles de la section patrimoine de l’association La Bourdenne ont déjà nettoyé, mis
en valeur certains d’entre eux, ainsi que des fontaines, abreuvoirs, tels la fontaine de Limoges
quartier Burguet, l’ensemble lavoir, abreuvoir et fontaine de Sipoume, celui de Patierme quartier
Rigoundès, la fontaine située chemin du Bioussalès.
Témoins des grands et petits moments de nos villages, les lavoirs évoquent le souvenir d’une époque
révolue et rappellent le dur labeur de nos grands-mères.
Visibles dans chaque village de la vallée d’Ossau et ailleurs, les lavoirs témoignent d’un quotidien qui
est encore un peu celui de nos aînés, sans être tout à fait le nôtre. Ils sont les témoins d’une époque
où le travail des femmes était rude et sont également les vitrines des matériaux, des techniques de
construction de nos régions.
Longtemps, la lessive s’est faite au bord des rivières, des ruisseaux, sur une pierre inclinée ou une
simple planche et sans abri. Faire la lessive se disait «faire la buée» ou «faire la bue», termes à
l’origine des mots buanderie et buerie. Les dames effectuaient la lessive à la cendre de bois. Celle de
chêne et de châtaignier n’était pas utilisée en raison de la forte teneur en tanin qui pouvait tacher le
linge. Les savons étaient confectionnés à l’aide de cristaux de soude, de suif de bœuf, d’eau. En
surfant sur Internet, vous trouverez diverses recettes pour en fabriquer vous-même.
Des boules de bleu, dit de Reckitt, plongées dans l’eau de rinçage, rendaient le linge d’un blanc
étincelant. Des racines de saponaire jouaient le rôle d’assouplissant, parfois aussi des rhizomes
d’iris servaient à parfumer la lessive.
A la fin du 18ème siècle, un besoin d’hygiène croissant se fait sentir en réaction de la pollution
industrielle et des épidémies, d’où la naissance des lavoirs. Leurs constructions sont allées crescendo,
avec la loi du 3 février 1851, qui a voté un crédit spécial pour les subventionner à hauteur de 30 %.
Le lavoir était un lieu éminemment social dans chaque village. C’était l’endroit où les femmes se
retrouvaient une fois par semaine ou davantage, où s’échangeaient les dernières nouvelles, mais aussi
les «cancans» de la commune et alentours. Leur utilisation a été progressivement abandonnée au XXe
siècle pour laisser place aux machines à laver, dès les années 50.
Certains lavoirs sont composés de plusieurs bassins: celui en amont servait de rinçoir, ceux en aval,
de lavoir pour le lavage du linge proprement dit, voire d’abreuvoir.
Les lavandières restent, à ce jour, présentes dans la mémoire collective. Rappelez-vous de la célèbre
Mère Denis que l’on voyait dans des spots publicitaires, dans les années 70-80.
Pour celles et ceux qui connaissent l’activité Géocaching , qui permet de passer un agréable moment
en plein air avec des enfants, des jeunes ados, voire entre adultes, sachez que des «caches» sont
dissimulées, entre autre, dans des lavoirs. Les objets, «caches», une fois trouvés doivent rester dans
leur cachette, à l’abri des regards. Pour découvrir cette activité, il suffit de télécharger l’application
Géocaching, sur vos mobiles, de créer un compte, de saisir le nom de la commune, etc… Sur le
terrain, le GPS doit être allumé. Je n’en dis pas plus. Bonnes recherches. A vous d’essayer et de
visiter, par la même occasion, les lavoirs de nos villages.
Quelques lavoirs, fontaines et abreuvoirs à voir sur la commune. La liste n’est exhaustive.
Vous trouverez d’autres clichés sur le groupe Facebook de Buzy-en-Béarn qui existe depuis 2009.
Claudine Vigneau